Il y a plusieurs années j’ai demandé à un ami, marchand de tableaux, et très bon vendeur , s’il arriverait à vendre mes tableaux. “Tu es un bon peintre Oliver; si tu as quelques toiles sur Venise, ce serait peut-être possible.” Cette idée m’a épouvanté. Est-ce que je voulais rivaliser avec ces artistes de renommé qui ont peint “la Sérénissima”, et par consequent risquer une chute dans le kitsch? Dix ans plus tard un temps pluvieux et un chocolat chaud sur la place Saint Marc, ont fait le déclic. Des espaces urbains sous la pluie m’inspirent. Les bâtiments se mettent à l’envers dans la flaque, leurs contours rongés, les pavés mouillés invitent le ciel, les parapluies apportent leur accent coloré à piquer la grisaille. Une fois le tabou rompu, je me suis permis un canal et même quelques gondoles!